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Depuis 2010, plusieurs de nos articles, ont été consacrés aux réformes territoriales.
Le gouvernement précédent avait envisagé la création de conseillers territoriaux remplaçants les Conseillers Généraux et les Conseillers Régionaux en divisant leur nombre par deux. Cette réforme avait pour but de diminuer le nombre d’élus locaux, mais avait été rejetée par l’opposition du moment.
Dès son accession au pouvoir, la majorité actuelle, a confirmé sa position en annulant cette réforme qui visait aussi à diminuer le nombre de strates territoriales et par conséquent leur coût de fonctionnement.
Le nouveau gouvernement a donc décidé de garder les Conseils Régionaux mais a voulu modifier le mode de scrutin pour les Conseillers Généraux afin de mettre en place la parité et de "mieux" rendre compte de la réalité démographique des départements.
Cette nouvelle loi a été rejetée en première lecture par le sénat. Elle installe un nouveau type de scrutin unique dans le monde démocratique : le scrutin majoritaire binomial. Chaque nouveau canton élira un couple homme-femme (malgré la loi sur le mariage et la théorie du genre) afin de garantir la parité dans la nouvelle assemblée. Les nouveaux conseillers s’appelleront désormais Conseillers Départementaux au lieu de Conseillers Généraux.
Afin de ne pas augmenter le nombre de conseillers, ce qui aurait été mal accepté alors qu'une grande partie de la population considère que les élus sont trop nombreux, la division du nombre de cantons par deux était incontournable ; un nouveau découpage a donc été initié sous la responsabilité du ministre de l’intérieur.
Quelque soit le gouvernement, dès qu'un redécoupage électoral est évoqué, l’opposition crie « tripatouillage, charcutage électoral, magouilles etc.. ».
Cela a pu être constaté, à nouveau, dès la parution du nouveau découpage, en particulier, celui affectant les départements détenus par la droite.
C’est le cas pour le Var où M. Horace Lafranchi, président du Conseil Général du Var, évoque un « découpage très habile...politiquement parlant ! », M. Marc Giraud, 1er vice-président, d'un « tripatouillage qui fera monter le FN », M. Hubert Falco, sénateur-maire de Toulon et président honoraire du Conseil Général, de « tripatouillage électoral scandaleux qui se fait au mépris de toute cohérence géographique, sociologique et économique » et M. Pierre-Yves Collombat (1), sénateur et président du groupe d’opposition, de gauche, au Conseil Général, qualifie ce découpage de « non sens faisant partie de ces marottes, de ces mystères incompréhensibles d’un gouvernement.»
Ce redécoupage devait respecter la règle fixée par la loi : le nombre d’habitants d’un canton doit être compris entre 36 500 et 55 000. Il y aura donc 23 cantons au lieu des 43.
Pour le Var où la population est irrégulièrement répartie (la majorité, le long de la côte) le découpage va à l’encontre des découpages existants : territoires, SCOT, Intercommunalités. Ainsi la CAD est éclatée dans 4 futurs cantons.
Ce nouveau découpage sera présenté en séance plénière du Conseil Général, le 13 décembre. Il ne pourra émettre qu’un avis consultatif conformément à la loi.
Attendons donc cette séance pour connaître cet avis.
En dehors de toute réaction politicienne, ce découpage "technocratique" ne risque-t-il pas de décourager les électeurs à se rendre aux urnes sachant déjà que le scrutin pour les cantonales atteignait des records d’abstention.
1) : M. Collombat avait voté contre cette loi lors de sa présentation au Sénat et avait proposé un scrutin à la proportionnelle sur la base des intercommunalités.