Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Trans-en-Provence.net

Agora virtuelle de Trans en Provence.

Augmentation de la dette et affaissement du PIB

Publié le 9 Février 2012 par Trans-en-Provence.net in Finances - fiscalité locale

Dans notre article de la semaine dernière, nous avions inséré ce graphique, mais sans y apporter un minimum de commentaires qui ne seraient peut-être pas superflus.

L’interprétation de ce  graphique est naturellement contestable. Elle a pour but de donner un éclairage à la situation qui n’est pas la même quand elle est exprimée par des politiques de droite ou de gauche.

Chacun des partis a une tendance à présenter le sujet de la manière qui justifie le mieux le programme qu’il supporte.

Certains voient la bouteille à demi pleine, d’autres à moitié vide !

 

 

120121 dette france

 

Ce graphique est publié par l’INSEE. Il représente trois courbes,  fonction du temps, pour la période de 1978 au premier semestre 2011 :

 

-          Le Produit Intérieur Brut,

-          La dette publique en valeur

-          La dette publique en pourcentage du PIB.

 

Les droites de tendance ( en jaune) ont été ajoutées.

 

On s’aperçoit que le PIB suit, à quelques écarts près, une droite qui s’appuie sur deux points particuliers extrémes :  323 milliards d’euros  en 1978, et 2000 milliards d’euros en 2011.

 

Les écarts de la courbe par rapport à cette droite ne sont cependant pas négligeables, car ils sont la conséquence de l’utilisation des marges de manœuvres disponibles pour piloter le budget (mesures d’économies, plan de relance, etc…).

 

Premier constat :  

 

Le PIB croit à peu près linéairement sur cette période. La courbe est un peu supérieure à la droite durant le second mandat du Président Mitterrand, suite à une augmentation des dépenses publiques, dont une part a contribué à une légère relance.

Le PIB repasse ensuite durablement sous la droite de tendance, malgré des dépenses publiques de plus en plus soutenues.

 

Il convient de scruter attentivement l’extrémité de la courbe du PIB, sur les trois dernières années, on constate pour la première fois une véritable stagnation, voir une diminution vers l’année 2009. Ceci aura une incidence violente sur la dette exprimée en pourcentage.

 

Passons à la courbe des dépenses publiques :

 

Sur celle-ci, un faisceau de droites a été tracé ; il comprenant des segments ayant des pentes différentes de plus en plus accentuées.

 

On peut constater que si la croissance de la dette était restée linéraire  (1 er segment de droite) , la dette aboutirait en 2010 à un montant  voisin de 300 milliards d’euros, soit environ 6 fois moins que le montant de la dette actuelle.

 

On note ensuite que plusieurs segments de droite correspondant aux diverses périodes de présidence ou d’alternance politique ont pris des pentes de plus en plus grandes, chaque rupture de pente correspond à une augmentation de plus en plus grande du rythme des dépenses publiques.

 

Une part de cet accroissement est sans doute due la part croissante du montant des intérêts de la dette. Pour donner une idée : des intérêts de 3%/ l’an sur une somme de 300 milliards aboutissent à un montant de 9 milliard/an, avec le même  taux, le montant actuel de la dette aboutit à des intérêts de l’ordre de 54 milliards/an, ce qui n’est plus transparent pour le budget de l’état (qui n'est pas le seul contributeur à la dette ).

 

Comme, on le disait précédemment, le tassement du PIB sur les dernières années, explique aussi la variation importante de la dette exprimée en pourcentage ;  les médias et les politiques d’opposition accusent  la majorité d’avoir atteint un score peu honorable d’endettement  de l’ordre de plus de 84 % du PIB ; la majorité, elle,  explique que tout est de la faute à la crise mondiale.

 

Effectivement, il faut sans doute pondérer ces jugements volontairement orientés. Si  le PIB  avait progressé de manière linéaire, malgré l’augmentation des dépenses, la dette ne serait qu’aux alentours de 76 % du PIB.

 

Donc, tout n’est pas blanc, tout n’est pas noir ! Si la dette atteint un tel pourcentage, c’est par l’effet conjugué d’un accroissement du rythme de dépenses et par le tassement du PIB.

 

La crise grecque est un très sérieux avertissement, elle dure malgré les aides substantielles obtenues depuis deux ans et des efforts drastiques d’économie.

 

A  l’occasion des campagnes qui s’engagent , il conviendrait que nos politiques nous expliquent  mieux et plus précisément :

 

-          Quelle  est la contribution exacte de la crise dans l’affaissement du PIB, car il y a sans doute d’autres facteurs imputables  à nos propres performances économiques, telle  la désindustrialisation entamée depuis des décennies,  laquelle n’a pas trouvé de véritable substitution d’activité rémunératrice et pourvoyeuse d’emplois ?

 

-          Quelle est la part dans l’accroissement de la dette, des dépenses dues à la relance (dont le grand emprunt) mais qui ne produiront des effets que durant le prochain mandat, voire plus tard encore ?

 

-          Et pour terminer, sachant que ce n’est pas simple, comment l’état peut-il diminuer ses dépenses, car chercher l’équilibre du budget par une augmentation des prélèvements est une solution qui devient difficilement applicable dans un des pays dont le prélèvement en pourcentage du PIB (57%) , est parmi les plus élevés du monde ?

 

Commenter cet article